« Quand la contrainte des circonstances te laisse comme désemparé, rentre en toi-même aussitôt et ne perds pas la mesure plus longtemps qu’il n’est nécessaire. Tu seras d’autant plus maître de l’harmonie que tu y reviendras plus fréquemment. »
Cette merveilleuse citation, pleine de sens et de réflexion, nous vient de Marc Aurèle. L’empereur Romain philosophe le plus aimé pour sa bienveillance, mais également admiré pour sa grande sagesse.
Lorsque nous sommes fatigués après une dure journée de travail, abattu après une mauvaise nouvelle ou encore désemparé face à un imprévu, nous avons l’occasion de jouer au jeu de l’équanimité.
Tout d’abord, d’où vient ce nom, qu’est-ce que l’équanimité ? Celui-ci, étymologiquement, nous vient du latin « aequus magnus » signifiant littéralement équilibre de l’âme ou encore équilibre de l’esprit.
Il m’est arrivé par le passé de boire une bière le soir, sous prétexte que j’étais fatigué, ou encore, de manger du chocolat au lait bourré de sucre après un coup du sort. Bien que cela nous semble sur le moment être une bonne chose, un réconfort. En vérité, nous nous faisons plus de mal que de bien. Lorsque nous avons ce genre de comportement, nous faisons de mauvais choix, contrôlés par nos pulsions et nos envies comme si nous étions des marionnettes.
Nous oublions ainsi rapidement ce que nous désirons vraiment. Avoir de l’énergie au quotidien et posséder une bonne santé physique et mentale avec un certain contrôle sur nous-même et sur notre vie, ainsi qu’une confiance en nous digne de ce nom.
Le but de ce jeu, auquel j’ai pris l’habitude de jouer tous les jours, n’est autre que le fait de rester stable. Aussi bien dans nos pensées, que dans nos émotions. Cela afin de ne pas perdre le cap vers un nous qui est équilibré dans ses sentiments et qui fait preuve de réflexion.
Ce jeu est aussi un moyen excellent de ne pas sombrer dans une déprime passagère et de se réveiller 3 jours après en se demandant ce qui vient de se passer.
Tout cela est théorique, – « comment joue-t-on ? » Me direz-vous.
La première chose à faire, c’est de prendre du recul. Un recul suffisant pour se rendre compte de l’état dans lequel nous sommes. Cela, sans porter de jugement sur notre état ou l’événement que nous jugeons négatif. Rappelons-nous que les événements sont neutres, c’est notre jugement qui les rend négatifs ou positifs. La météo par exemple, n’est pas bonne ou mauvaise. Le temps pluvieux est aussi nécessaire que le temps ensoleillé. Il convient donc de faire preuve de réflexion et d’observation pragmatique.
La fondation de la pensée stoïcienne n’est autre que de faire le distinguo entre ce que nous contrôlons et ce que nous ne contrôlons pas, ce que nous devons accepter.
Il serait par exemple profondément irrationnel d’être triste parce qu’il ne fait pas beau, car personne ne peut contrôler la météo. En laissant la météo dicter nos émotions, il apparaît clairement que nous remettons notre état d’âme entre les mains de quelque chose sur laquelle nous n’avons aucun pouvoir. Sur ces choses-là, il va être de notre ressort d’accepter et de « rentrer en soi-même », comme nous l’écrit Marc Aurèle. Et ce, encore plus que d’habitude.
Avez-vous remarqué comme il est facile de faire de mauvais choix lorsque nous réagissons à nos émotions en simples pantins ? Si vous êtes fatigué après une journée de travail, le jeu de l’équanimité consistera à être encore plus vigilant sur votre alimentation le soir en question, à porter encore plus d’importance que d’habitude à votre sommeil et par la même occasion à vous coucher plus tôt. Et à ne surtout pas manger de la glace devant la télévision jusqu’à pas d’heure.
Imaginez que nous ayons un cadran de stabilité physique et psychique, qu’à l’intérieur s’y trouve une aiguille pointant vers le haut. Cette aiguille, lorsqu’elle est dans cette position, pointe vers un nous au top, en pleine possession de ses moyens. À chaque fois que nous apprendrons une mauvaise nouvelle, ou que notre état de fatigue et de tristesse sera avancé, notre aiguille aura tendance à tomber sur le côté. Il faut identifier cela au plus vite et agir pour replacer notre aiguille vers la bonne direction. C’est cela le jeu de l’équanimité. C’est cela que voulait dire Marc Aurèle par « rentre en toi-même aussitôt et ne perds pas la mesure plus longtemps qu’il n’est nécessaire ».
Si nous perdons davantage la mesure, il se créer un cercle vicieux et une déchéance autant physique que morale. Celle-ci conduira à une perte de confiance en soi, un manque d’énergie, une mauvaise santé, etc.
Le jeu de l’équanimité ne se pratique pas seulement lorsque nous allons mal, ou lorsque nous apprenons une mauvaise nouvelle. Il se pratique au quotidien. Plus nous serons stables et ferons preuve de réflexion, plus nous serons heureux. Il est donc important de réaliser au quotidien les actions qui nous font du bien, faire du sport, bien manger ou bien dormir, peindre, écrire, etc.
Faites cependant attention aux fausses bonnes idées, une bière est agréable, mais elle ne vous fait pas du bien. Une série sur Netflix est agréable, mais elle vous fait vous coucher tard et vous transforme en larve sédentaire. Soyez observateur, si une action est réellement bénéfique, faites-là. Sinon, abstenez-vous. Préférez prendre un apéritif quand vous êtes de bonne constitution et que vous vous sentez bien, jamais lorsque que votre aiguille vacille.
Bon jeu.
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