En cette fin d’année 2020 – très spéciale – j’ai décidé d’interviewer mon élève Eusebio, afin de réaliser un bilan sur sa pratique sportive et son accompagnement tout au long de sa progression. Au travers de cet écrit, mon désir et d’inspirer, de susciter de l’entrain, de donner aux autres l’envie de se lancer dans l’aventure de la transformation de soi.
Tout d’abord, donnons un peu de contexte à cette épopée. Eusebio et moi avons commencé à travailler ensemble en juillet 2018. Il est venu me voir pour des raisons plutôt communes : « Je désirais améliorer mon hygiène de vie – le courageux travaillait le week-end pour restaurer sa maison avec l’aide de sa famille et de ses amis, il mangeait sur le pouce. La piémontaise et les sandwichs ne l’ont pas aidé à garder la ligne –, avoir plus confiance en moi et pour me sentir bien dans mon corps. »
Après ces deux ans de pratique, j’ai réellement été surpris par ce qu’un être humain peut accomplir quand il le désire vraiment. Eusebio avait bon nombre d’excuses « valables » pour ne pas faire de sport. Celui-ci se lève le matin à 05h20, et termine le travail à 17 heures, hormis le vendredi où il se lève à 4h20 pour terminer aux alentours de midi. De plus, la restauration d’une partie de sa maison prenait une énergie considérable. Dans des conditions où beaucoup, pour moins que ça, auraient protesté en disant ne pas avoir le temps, Eusebio lui, a décidé de s’imposer une discipline de fer. Il a choisi la difficulté, l’effort, le sacrifice de certaines choses pour une vie pleine de sens. Le labeur paye toujours.
– Eusebio, combien de séances réalises-tu dans la semaine en moyenne ? Lui ai-je demandé.
– Entre 4 et 6, rarement moins, rarement plus.
– Peux-tu détailler davantage ?
– Le lundi, je fais une séance de renforcement musculaire, souvent associé à un travail cardio, j’aime bien les entraînements en circuit. Le mardi, je cours avec mon club – Eusebio court le 10 km en 38 minutes en moyenne –, le mercredi, je vais à la piscine quand c’est possible, parfois, je réalise une séance de yoga, le mercredi est souvent dédié à une pratique plus cool. Le jeudi, je cours à nouveau, et le vendredi, j’ai mon coaching hebdomadaire avec toi. Généralement je me repose le week-end, sauf si une envie pressante de réaliser un WOD se fait sentir.
Eusebio est l’un des élèves que je coach qui a le plus progressé. Parti d’un excèdent de poids, il réalise aujourd’hui des performances en course à pied que je serais moi-même incapable d’égaler.
Je lui ai demandé en ces termes : « Selon toi, quels sont les critères importants pour réussir une telle transformation, tant sur le plan physique que mental ? »
– Un acquis ne se fait pas sur deux semaines, il est donc important de voir long terme. Une transformation ne se fait qu’avec constance et régularité. Il faut avoir une ligne directrice, un cap, et le garder quoi qu’il arrive. C’est cette ligne directrice qui nous fait choisir les légumes aux frites, la pomme à la place du Snickers. Il faut vouloir cultiver sa résilience, et savoir dire non parfois. Il ne faut pas s’entrainer en supportant l’inconfort, mais en décidant de l’embrasser, car il fait partie du processus.
– Une phrase te vient en tête ?
– Comme tu le dis : « ne t’arrête pas quand ça fait mal, arrête-toi quand c’est fini. »
– Si je comprends bien, c’est devenu un mode de vie pour toi ?
– Tout à fait, c’est exactement ça. Je ne conçois pas de ne plus faire de sport. C’est devenu une passion, un plaisir. Si je ne m’entraîne pas, je me sens mal. Loin d’être obsédé par le sport, je sais que j’en ai réellement besoin pour me sentir accompli.
– As-tu toujours envie de t’entraîner ?
– Pour être honnête, non. C’est bien moins difficile de s’y mettre qu’avant, cependant, il m’arrive d’être vraiment crevé en rentrant du boulot. Pourtant, je trouve la force de m’entraîner. Je le fais pour moi, je sais que c’est bon pour mon corps et mon esprit. Je sais quel genre de personne je veux être, et je me donne les moyens d’y parvenir.
En retranscrivant cette phrase, je ne peux m’empêcher de penser aux principes que je suis moi-même, et que je mets constamment en avant lors de mes coachings. La discipline, la régularité, la résilience, le discernement. Je pense sincèrement qu’être libre, c’est être discipliné. La plupart des gens sont soumis à leurs émotions, à leurs désirs, incapables de dire non à une pulsion, incapable de faire preuve de réflexion. Lorsque nous sommes soumis à nos pulsions, à nos désirs, à notre animalité, nous sommes esclaves de ces choses. Cela nous empêche d’être libres de choisir nos vies et d’aller au bout de nos projets et de nos engagements. Je vous invite à consulter mon article sur la discipline.
Revenons à nos moutons. « Comment a réagi ton entourage en voyant tes efforts ? » Lui ai-je demandé.
– Au début, ils ne comprenaient pas vraiment. Je me suis très vite donné les moyens de réussir, j’ai dû dire non bon nombre de fois. J’ai dû entendre toutes les phrases habituelles : « Arrête de te faire du mal, reprends une bière. » « Il faut bien vivre, ça ne sert à rien ce que tu fais. »
– À quoi réponds-tu habituellement à ce genre de phrase ?
– La plupart du temps, je fais dans la modération. Je n’hésite pas à boire une bière, ou un verre de vin à table, mais il est hors de question pour moi de sacrifier mon estime de moi-même pour satisfaire les autres. Le temps donne toujours raison à ceux qui font des efforts.
– Je crois que je te suis parfaitement sur ce point Eusebio. J’imagine que ceux qui ne t’encouragent pas à continuer et cherchent à te faire échouer sont tout simplement incapables de faire les efforts que tu fais toi-même. Ainsi, ils essayent certainement de t’empêcher, consciemment ou non, de réussir. Pour être honnête, j’écarte ce genre de personne de ma vie, tant que faire ce peut.
– Oui, c’est le mieux à faire.
– Tu m’as dit que tes actions et tes habitudes avaient eu un impact sur ton entourage, quel est-il ?
– L’impact le plus parlant est celui mesuré sur ma compagne, Aurélie. Elle s’est petit à petit mise au sport, elle a également changé son alimentation. Les résultats sont assez bluffants : elle est passée de 5 km de marche à 12 km de course à pieds, alors même qu’elle n’aimait pas le sport. Maintenant, elle arrive même à réaliser des tractions.
Durant son processus de transformation et sa quête de bien-être, Eusebio a considérablement changé la façon dont il s’alimente : il a banni tous les plats et aliments transformés, y compris le pain, les pâtes, les sucreries, etc.
« Tu me disais avoir été suivi par une diététicienne, pourrais-tu en dire plus sur le sujet ? » Ai-je demandé à Eusebio.
– Oui, bien sûr. Pour commencer, j’ai été suivi par une diététicienne à raison d’une visite tous les deux mois.
– D’accord, n’as-tu pas pensé à entreprendre un régime populaire ?
– Les grandes sociétés de régimes sont bonnes pour bouffer le pognon, pas pour bouffer le gras.
– Je dois avouer que je suis entièrement d’accord avec toi. Ai-je rétorqué en rigolant.
– Faire ce travail avec toi et avec la diététicienne m’a permis d’apprendre, plus que de simplement consommer. Cela m’a aidé à changer mon style de vie. J’avoue avoir toujours mangé à ma faim, je ne me suis jamais privé.
– Je suis heureux que tu me dises cela, beaucoup pensent que maigrir est synonyme de souffrance et de frustration.
– C’est exact, en fait c’est très simple, il suffit de bien manger, de faire les bons choix, et pour la vie, pas pour deux mois.
C’est aussi pour cela que les régimes à la mode sont voués à l’échec, ils ne sont pas faits pour durer. Une fois le régime achevé, la personne concernée, n’ayant rien appris sur l’alimentation, retombe dans ces vieux travers et reprend ses kilos.
J’ai ensuite demandé à Eusebio ce qu’il comptait faire pour la suite :
– Et bien je compte durer. Le sport est devenu une réelle nécessité, j’en ai besoin pour me sentir bien. J’ai même aménagé une dépendance chez moi pour en faire un vrai home gym. J’ai signé pour la vie.
– Aurais-tu un conseil à donner à certains lecteurs qui voudraient perdre du poids, prendre du muscle, ou simplement se sentir bien dans leur corps ?
– Je dirais qu’il faut faire preuve de rigueur, et surtout, ne pas s’occuper du regard des autres, faire les choses pour soi.
– Merci pour cet échange Eusebio.
– C’est toujours un plaisir, merci à toi.
Eusebio a suivi les recommandations alimentaires véhiculées dans mon ouravge ci-dessous.